Les CD-Panhard du Mans 1964

 

Aucune des 2 CD-Panhard engagées aux 24h du Mans 1964 ne verra le drapeau à damiers. Panne d'embrayage doublée d'une usure de freins excessive pour l'une, casse moteur pour l'autre. Au Mans, ces voitures étaient capables de 220km/h pour 64ch, et leur tenue de route permettait de passer les virages de Maison Blanche, aujourd'hui disparus, à la même vitesse que les Ford et Ferrari !

La trainée était insignifiante, la portance nulle, le centre de poussée transversal voisinait avec le centre de gravité, et le Cx plafonnait à ... 0,12 grâce, entre autres, à un carénage latéral complet des roues avant et arrière. La CD 64 était d'une stabilité extraordinaire et se conduisait comme un vélo : le vent latéral n'avait aucun effet et la tenue de route à grande vitesse était stupéfiante. Quant à l'équilibre des dérives des essieux, il était parfait et conférait des vitesses de passage en courbe rapide comme en virage serré, tout à fait hors du commun, plus la vitesse augmentait, plus elle devenait stable !

Elle apporte en 1964 un élément très important, nouveau, et ouvre une brèche que Colin Chapman reprendra 14 ans plus tard : l'effet de sol. En effet, la CD 64 possédait un diffuseur à l'arrière. Enfin, bien que d'aspect inédit, elle est le prolongement des études menées à partir du protoype construit en 1963. Il en résulte qu'elle est un peu plus spacieuse que ne l'exige le respect des cotes minimales réglementaires.

Elle marque cependant un progrès en ce qui concerne notamment le groupage des prises d'air (refroidissement, alimentation du moteur, ventilation des freins, etc...), le carénage enveloppant des roues avant, la localisation respective des centres de poussée aérodynamique, d'inertie et d'équidérive, la forme extrèmement complexe des dérives verticales, le controle de la portance avec ou sans vent transversal, grâce au tracé du profil longitudinal et à la continuité des surfaces où l'on note l'absence de relief, d'angle vif, la réduction au minimum de rupture de ligne, etc...


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