Essai Marcadier Barzoi 1969

"C'est facile, c'est toujours à gauche !" C'est ainsi que je partis à l'aventure à la recherche de ma Barzoi d'un après-midi vers la campagne alsacienne et ses villages typiques. Lorsque le garage s'ouvrit, mon coeur chavira : non seulement la Barzoi était là, splendide dans sa robe jaune et bleue, attendant sagement les flash de mon appareil, mais dans le fond, garée devant la Marcadier se trouvait également une Alpine A110 1100cc de 1964.

 


Disposant d'un grand garage, notre homme s'est donné les moyens de sa passion avec un atelier conséquent "mais toujours trop petit". Contre les murs sont posés les moules du capot avant de la Barzoi. La voiture est dans un état magnifique : le châssis semble neuf, tout comme les trains roulants de R8 Gordini ou le moteur Energy 1400 préparé à 120ch et bénéficiant d'une pompe à essence électrique et d'un allumage électronique. Certaines pièces sont spécifiques, comme le collecteur d'échappement. La carrosserie polyester est impeccable, elle a été restaurée en même temps que le châssis en 2003, et présente des alignements parfaits. Les connaisseurs apprécieront le travail ! La peinture peut apparaitre étrange, mais il faut avouer qu'elle sied parfaitement à la Lyonnaise, aussi bien qu'à la Dieppoise qui bénéficie également d'une peinture originale (surtout au niveau des pare-chocs jaunes). Il est à noter également que la Barzoi possède une sorte de toit ouvrant, en fait une petite lucarne montée sur glissière entre les deux portes. Sympa pour la luminosité, un peu moins pour les bruits aérodynamiques...

   

Voilà pour l'aspect général de la voiture, mais passons aux choses sérieuses. Le châssis Marcadier consiste en une structure tubulaire dans laquelle le moteur est ici installé en porte-à-faux, accouplé à la boîte de vitesse Renault Gordini à 5 rapports synchronisés. Pour la suspension, la Barzoï utilise des éléments de R8G de série fixés sur une double traverse à l'arrière. La colonne de direction est aussi d'origine R8 Gordini (3,2 tours de butée à butée) ce qui n'est pas sans poser de problèmes, la manoeuvre étant gênée par les jambes et les genoux. L'idéal serait de monter une direction directe (2,5 tours) pour un usage plus sportif. Le look proto de l'auto est ainsi reconduit à l'intérieur, où l'espace fait "logiquement" défaut. Pourtant on s'y sent bien, mais mon mètre-75 doit beaucoup aider, attention aux grands gabarits ! Quant à l'accessibilité, il faut tout d'abord se baisser sous la porte-papillon, enjamber le large ponton et se laisser glisser dans la mousse du siège d'origine. Une fois arnaché, on a tout de même de l'espace : les jambes ne sont pas coincées et le ponton joue un très bon rôle d'accoudoir... 

  

La finition est éminemment spartiate et il ne faudra pas craindre le bruit. Cependant, l'ensemble n'est pas dépourvue de goût, et se révèle incontestablement sympathique et pratique : ainsi, pas de boîte à gants mais le tableau de bord forme une sorte de cuvette sous le pare-brise pouvant faire office d'immense vide-poche ! Attention tout de même dans les virages... Les différents compteurs de R8 Gordini donnent le pouls du monstre, et une simple pression sur le bouton "start" lance la symphonie : après vous Maestro ! Les manos se réveille. Du brut de brut : aucune garniture insonorisante ne vient gâcher le concert par poussoirs, tiges et culbuteurs. D'une légèreté remarquable, ça pousse fort sur les quatre premiers rapports, et la Barzoï s'éjecte comme une balle d'un virage à l'autre. Freinage, talon-pointe, un coup de 2e, l'arrière reste scotché et l'attaque recommence...

   

Vous l'aurez compris, la tenue de route de la Barzoï, équipée ici de pneus Falken 13" montés sur des jantes Mad In neuves (d'un dessin très proche des Gotti habituelles, elles présentent l'avantage de se passer de chambre à air, utile lorsqu'il n'y a pas de bac à roue de secours !), donne immédiatement confiance, malgré une légère tendance à survirer dans les courbes. En épingle ou en virage serré, la voiture tourne avec une évidente bonne volonté, vous gratifiant d'un gentil survirage, mais sans jamais décrocher brutalement à la limite. Cette voiture n'a presque pas couru : uniquement deux courses de côte à Wasselonne et Turckheim- Trois Epis. On imagine facilement tout le plaisir que procure le pilotage de la berlinette Lyonnaise...

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Je tiens particulièrement à adresser un immense à l'ancien propriétaire de cette Barzoi.
Merci pour son accueil et sa disponibilité !

  

  

     


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