Après avoir travaillé pour André Citroën de 1928 à 1935, Jean Daninos crée la société des Forges et Ateliers de Construction d’Eure-et-Loir (FACEL) en 1939. La production de Facel est à cette époque orientée vers l’aéronautique. Après les hostilités, un atelier automobile est créé dans l’usine de Courbevoie. Facel étudie avec Panhard la dyna, puis Facel collabore avec Simca, Ford France et anecdotiquement avec Bentley.
Jean Daninos, désireux de relancer la production de voitures de prestige en France, décide de la mise en chantier d’une voiture sous son propre nom. Au niveau moteur, son choix s’arrête sur les V8 que Chrysler accepte de lui livrer, faute d’avoir trouvé une performante mécanique française.
La Vega est présentée à la presse le 29 juillet 1954 dans l’usine Facel de Colombes, sa présentation au grand public intervient lors du salon de paris en octobre 1954.

Le premier modèle produit par Jean Daninos, passe aux Mines le 4 février 1955 sous la marque Vega, type FV.
Dans un souci de constante amélioration des productions Facel, la Vega Type FV1 est homologuée le 15 mars de la même année, par rapport à la FV elle reçoit un nouveau V8 et est rallongée de 12cm.

Avec l’apparition de la FV2 en septembre 1955, Vega devient Facel-Vega. C’est sur la FV2 qu’apparaissent le pare brise panoramique et le tableau de bord façon ronce de noyer (en fait une tôle peinte, imitant cependant à la perfection cette essence de bois), caractéristique des Facel-Vega produites ensuite. En plus de cela la FV2 adopte un V8 toujours d’origine Chrysler, mais qui maintenant développe 250ch.
En mars 1956, la Facel-Vega FV2B apparaît, la seule différence avec la FV2 concerne la motorisation, qui évolue afin d’obtenir une puissance de 285ch.

En octobre de la même année, c’est l’apparition de la FV3, à l’esthétique légèrement différente de celle de la FV2 et dont le V8 ne développe plus que 200 chevaux.
En août 1957, facel présente la FV3B, dont la carrosserie est allongée et élargie par rapport à la FV3. Parallèlement, la FV4 réservée à l’exportation est produite dans les usines de colombes.

Facel-Vega obtient de bons résultats et Jean Daninos décide de compléter la gamme existante. Il conçoit l'Excellence, une luxueuse berline à quatre portes. Elle est issue du coupé FV mais avec un châssis rallongé. L'Excellence est présentée au salon d'octobre 1956 à Paris. Elle est homologuée avec un moteur Chrysler V8 dérivé des FV4, 6500 cm3 et 330 ch. Elle pèse deux tonnes et roule à plus de 200 km/h. Durant sa carrière commerciale, l’ Excellence recevra des moteurs de plus en plus puissants : d’abord 360 puis 390 chevaux…

En mai 1958, la HK500 entre sur la scène Facel, elle diffère peu de la FV3B, ses principales différences résidant dans un chassis légèrement rallongé et l’adoption du moteur de l’Excellence.

Jean-Daninos, soucieux d’élargir sa clientèle décide d’étudier une petite Facel-Vega. Dans l’impossibilité de pouvoir adopter un moteur étranger, Jean Daninos porte son choix sur le 4 cylindre Pont-à-Mousson qui développe 115ch et cube 1646cc. La Facellia est présentée en septembre 1959 en version cabriolet deux places, très vite elle est déclinée en coupé.
Malheureusement, le moteur de la Facellia présenta une certaine fragilité et des bris de moteurs vinrent gâcher la carrière de la voiture. Tous ces moteurs furent pris en charge au titre de la garantie et ces opérations coûtèrent cher à Facel.

La facellia F2 tente de résoudre ces problèmes moteurs : le Pont-à-Mousson est revu afin d’en accroître sa fiabilité, mais la réputation de la Facellia est ternie et la F2 se vendra mal. Comme dit plus haut, les finances de la société sont mises a mal par les remplacements au titre de la garantie des bris moteurs : il faut réagir vite pour remédier a la situation….

La Facel III fut présentée en 1963 pour répondre aux problèmes des Facellia. Afin de stopper les problèmes de moteur, Jean Daninos fit appel à ses connaissances chez Volvo pour la fourniture du nouveau moteur qui équipait déjà le Coupé P1800. Ce groupe était un 4 cylindres de 1780 cm3 développant 108 CV à 5800 t/m. La boîte de vitesses provenait également de chez Volvo avec en option, un overdrive. Ce moteur était réputé pour son extraordinaire fiabilité et enfin Facel détenait la solution à ses problèmes. La Facel III reprenait les mêmes carrosseries que la Facellia, mis à part le coffre arrière arrondi qui suivait le galbe des ailes et une nouvelle calandre, à la façon des Facel II.

Malgré l’apparition de ces modèles " d’entré de gamme ", le vide subsiste entre les 108ch de la Facel III et les 360ch de la Facel II, la production d’un modèle intermédiaire est décidée par Jean-Daninos. Ce modèle dénommé Facel 6 est présenté en mai 1964. Le moteur retenu est un 6 cylindre BMC (celui des austin-healey 3000) et il développe 150ch. La carrosserie restant proche de celle de la Facel III.

Bien que Jean Daninos estime qu'il n'était pas nécessaire de faire de la compétition pour prouver la qualité de ses voitures, il préconisa l'étude d'une Facel Vega à moteur central pour participer aux 24 Heures du Mans 1964 et 1965, suite aux problèmes survenus lors du lancement de la Facellia.
Il demanda au bureau d'études de voir comment construire un véhicule équipé d'un V8 Chrysler et spécialement développé pour les 24 Heures. Chrysler accepta la mise à disposition de cinq moteurs de 6400 cm3, d'une puissance de 465 ch à 6200 t/m. Une boîte de vitesses avec le pont intégré a été dessinée par Valério Colloti en Italie. Le prototype fut livré à Facel.
Cette voiture était dotée de roues et de freins à disques spécialement conçus par Dunlop. Les ensembles furent livrés à Facel. La vitesse de la voiture était estimée à 330 km/h.
Terminé à 80 %, le prototype fut démonté après l'arrêt des fabrications. Les moteurs, boîtes de vitesses et autres éléments furent retournés aux fournisseurs.

Malgré tous les efforts de Jean-Daninos pour proposer une gamme complète et pérenniser Facel-Vega, de gros nuages noirs s'accumulent sur la société en cette année 1964….La dernière marque de voitures de sport et de prestige de la France s'éteignait donc fin octobre 1964.

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