Vingt deux ans après avoir créé la réplique de
la mythique Porsche 356, PGO aspire à devenir grand et semble sur la
bonne voie. Le carnet de commande de sa 356 II est déjà plein,
avant même sa sortie cet été.
Né il y a 22 ans, en Alsace, dans le garage de trois passionnés,
PGO, petit poucet de l'automobile avec 45 salariés, ambitionne de se
tailler une place parmi les grands, grâce au succès de sa réplique
de la mythique Porsche 356, la voiture de James Dean. "Nous sommes le quatrième
constructeur automobile français" ; Olivier Baudouin, président
du directoire, sait que cette phrase peut prêter à sourire. Pourtant,
derrière Renault, Peugeot et Citroën, il y a bel et bien PGO: 35
voitures produites en 2001, un chiffre d'affaires de 500.000 EUR.
En 1980, trois frères, passionnés de belles voitures, fondent
dans leur garage PGO (pour Pierre, Gérard et Olivier Prévost).
Ils se spécialisent dans la réalisation de répliques de
l’AC Cobra. Mue par un V8 3,9l de 197ch, luxueusement finie, elle était
vendue aux alentours de 400.000FFrs. (Photos : 1
2 3). Plus
tard, ils rachètent à Apal, répliqueur belge, la licence
de la 356 Speedster, ce magnifique cabriolet deux places dessiné par
Ferdinand Porsche en 1948 et dans lequel James Dean aimait se montrer. Produite
à 2.000 exemplaires, la Porsche 356 s'arrache à prix d'or (plus
de 76.000 EUR).
La réplique de PGO, au look identique, séduit très vite.
PGO moule la carrosserie avec du polyester armé (plus léger et
moins onéreux) et la monte sur le châssis et le moteur d'une autre
légende: la Coccinelle de Volkswagen, également créée
par Ferdinand Porsche. PGO se fournit au Mexique, où est encore fabriquée
la Cox d'origine.
Le succès est au rendez-vous mais reste artisanal, jusqu'en 1998. Après
un passage par Nantes et Montpellier, PGO est alors racheté par Olivier
Baudouin et Laurent Skrzypczak. Les débuts restent modestes (trois voitures
construites en 1999) mais les commandes tombent et la société
déménage en 2001 dans des ateliers plus spacieux à Saint-Christol-lez-Alès,
à deux pas d'Alès et de son Pôle Mécanique (trois
circuits, une école de pilotage, des sous-traitants...).
"Nous voulons passer du stade de répliqueur à celui de constructeur",
annonce M. Baudouin.
Introduit avec succès à la Bourse de Paris le 27 février 2002 (sur le marché libre), PGO vient de lever 2 millions d'EUR. "Après la passion, il faut se payer la raison", explique le patron, qui utilisera cette manne pour développer une 356 II : nouveau look rétro mais avec le moteur EW 10 J4 Peugeot de 137ch. Vendue un peu moins de 30.000 EUR, la 356 II sortira cet été. Son carnet de commandes est déjà plein jusqu'à la fin de l'année (environ 90 véhicules). Le patron veut également se lancer dans une 356 III (vers 2005), encore plus performante, après avoir produit une version RSR de la 356 II, en série limitée à 99 exemplaires par an.
"Le challenge est extrêmement lourd", admet le président.
La SA promet un chiffre d'affaires de 3,219 M EUR en 2002 et des bénéfices
dès 2003 (après des pertes nettes prévues de 1,4 M EUR
cette année). Les investisseurs ont estimé ce plan crédible:
dès les premiers jours, les 150.000 actions nouvelles ont trouvé
preneurs."
"Les grands constructeurs ne savent pas produire à moins de 10.000
exemplaires", assure M. Baudouin. "Il y a une place à prendre
dans cette niche-là".
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