Venturi au Mondial de Paris 2004

La Fée Electricité au secours du Gerfault...

 

Annoncée à grand recours de media, papier comme télévision (même le 20h de TF1 a succombé !), le voile s'est levé sur la version définitive de la nouvelle Venturi. Cette fois, les rumeurs auront vu juste. Il y a déjà longtemps, nous vous annoncions que la Fétish bénéficiera des trains roulants revus de la 300 Atlantique. Vestige d'une époque qui, à défaut d'être glorieuse, aura fait rêver toute une génération de passionnés français. Car la voiture de Gildo Pastor n'a de Venturi que son nom, et la base de ses trains roulants. Exit les turbos, le V6 français ou à défaut un quatre cylindres tricolores, exit le grand tourisme, exit les systèmes de freinage meilleur que les renommés Porsche, Venturi telle qu'on la connaissait est morte et enterrée, et une nouvelle page de son histoire commence.

Le projet initial de Coupé sportif léger mais confortable n'aura pas abouti, faute de boîte de vitesses adaptée, raison officielle. Peut-être, mais Hommell en avait bien une, 6 rapports de surcroit, de même qu'un quatre cylindres inédit. Pastor n'en demandait-il surtout pas trop ? Fourniture de moteurs, oui, mais où aurait-il construit ses voitures ? Quoiqu'il en soit, le projet a totalement changé d'orientation, pour ne garder finalement que le dessin général de la carrosserie. Châssis carbone, moteur électrique, intérieur futuriste, la nouvelle Fétish pèse 750kg à vide, et 1100kg batteries en place. Pastor n'a tout de même pas oublié l'innovation, car les-dites batteries lithium-ion sont d'une toute nouvelle génération, permettant des caractéristiques de premier ordre pour un véhicule électrique.

On avait déjà dit adieu au coup de pied aux fesses, il faudra cette fois oublier la sensation d'accélération de plus en plus forte, la nuque qui se contracte, la tête écrasée de plus en plus fort contre le siège. Le moteur électrique présente la caractéristique de fournir un couple continu, quelque soit le régime moteur. Oublions la nostalgie, on peut tout de même se réjouir d'un régime moteur grimpant jusqu'à 14.000 tours (mais avec quelle sonorité ?) et d'un 0 à 100km/h avalé en 4,5s, avant de plafonner à 170km/h pendant les 350km d'autonomie des batteries...

Quant au fournisseur du moteur, l'information est gardé top-secret, soit-disant à la demande du fabriquant. Etonnant, on aurait pu imaginer que l'entreprise aurait pu se venter de fournir la première voiture de sport électrique. Alors ? Faut-il être encore plus pessimiste et sarcastique ? Pastor ne fait-il encore qu'un gros coup de pub, sachant pertinemment qu'il aura du mal à vendre les 25 jouets pour milliardaires écolos qu'il compte écouler par an ?

Arrêtons de jeter la pierre. Certes, la Fétish n'est pas une Venturi, et l'utilisation du logo au Gerfault ressemble à de l'usurpation d'identité. Mais laissons de côté ce problème de marque. Comment voyons-nous alors la voiture que nous avons sous les yeux ? Après avoir crié au loup, il faut tout de même avouer que, dans la conjonture actuelle, la tentative de production d'une sportive électrique est non seulement inédite, mais de plus intéressante quant à ses résultats et les retombées qu'elle va provoquer. L'essence depasse les 1,25 euros par litre, la répression sur les routes ne cesse d'augmenter et les préoccupations énergétiques sont au centre des débats stratégiques mondiaux. De ce point de vue là, il faut saluer l'idée et le travail de l'équipe monégasque.

L'avenir n'est pourtant pas nécessairement que dédié à l'electricité. Il reste encore dans les cartons le prototype "Grand Prix", récupéré du partenaire Moc Composites et équipé du V6 de plus de 300ch. Mais l'attente de la finalisation de ce projet sera moins difficile à supporter, le pessimisme étant de rigueur parmi les passionnés... Après avoir commercialisée la première voiture équipée de freins carbone, Venturi s'apprête à produire la première sportive électrique.


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