Hommell
Le Retour de la Berlinette

 

 

Comment un patron de presse, passionné d'automobiles, est-il devenu constructeur à part entière ? C'est une longue histoire, industrielle et humaine, qui met en scène un journal et un petit village de Bretagne sans lesquels rien n'aurait été possible.

 

Tout commence en Avril 1991, lorsque la revue Echappement propose un sondage "Imaginez la Berlinette des années 90". Devant les réponses emflammées et passionnées publiées en Juin 1991, Michel Hommell, fondateur de la revue, annonce officiellement en août sa décision de construire cette fameuse berlinette, tout en dévoilant les premiers dessins, oeuvre du styliste Erick de Pauw. Un atelier, installé dans les locaux-même de la revue, à St-Cloud, fut vite rendu opérationnel, permettant la réalisation des premiers dessins du châssis tubulaire, tandis que le styliste travaillait sur une première maquette au 1/5e (présentée en décembre).

Un certain nombre de partenaires techniques fut ensuite choisi. Le premier, désigné par le sondage, fut Peugeot, dont le 16 Soupapes avait été sollicité par une large majorité des lecteurs d'Echappement. La marque d'outil Facom prêta également main forte. Michelin participa à l'étude des géométries de suspensions. Mod'Plastia (devenu Ektor), Danielson Equipement, Stac (qui réalisa les réservoirs d'essence et leurs circuits) , Altuglas, VDO, Delta Mics, Bilstein, Eibach et Oreca sont quelques uns des partenaires de l'aventure.

Après plusieurs nuits blanches et soucis noirs, la voiture est prête dans les temps pour le Salon de Paris 1992 (le modèle bleu ci-dessous). C'est le dernier soir du Salon que Michel Hommell prend la décision de construire la Berlinette en petite série. Deux raisons expliquent ce choix. Dix clients étaient passés au Salon et, chèque à l'appui, avaient chacun commandé ferme une Berlinette. De plus, l'usine Bridel de Lohéac, venait de fermer ses portes. Il était donc envisageable de racheter cette usine et d'y fabriquer la Berlinette. Rien que cela !

Ce premier prototype était équipé d'un moteur de 309 GTi, de 1905cm3, à bloc en aluminuim, donnant 160ch. Il fit ses premiers tours de roues à Montlhéry le 16 décembre 1992. Dans le même temps, deux autres prototypes sont mis en chantier, un pour le crach-test, l'autre pour l'homologation aux Mines. Ces nouvelles voitures intègrent des mécaniques de 405 MI16.

La première voiture à sortir de l'usine de Lohéac est prête le 16 Août 1994. L'activité est fébrile, il faut stimuler les ventes, car, pour être homologué en catégorie GT, il fallait produire 50 exemplaires en 12 mois. La première qualité de la Berlinette, c'est avant tout le plaisir de rouler qu'elle procure sur route ouverte avec ce qui ressemble à s'y méprendre à un prototype de course, mais qui est dûment homologué ! Simples meurtrières de fenêtres, boîte six rapports inédite, la chasse aux kilos est impressionnante et tout est pensé dans l'optique de l'émotion de conduite.

Au Salon de l'Auto 1994, Hommell présente la Cabster (contraction de cabrriolet et de roadster). Le styliste est toujours Erick de Pauw, qui venait de créer son propre bureau de design, DP pour Design Perfromance. Il réalisa encore le dessin de la Barquette qui sera présentée en décembre 1995, avant de décéder dans un accident de la route. La continuité stylistique fut alors assurée par Sylvain Crosnier, de la SERA, qui fera évoluer la Berlinette en RS (décembre 1997, moteur Peugeot 306 S16 167ch) puis RS2 (Mondial 2000, même moteur revu par Danielson, 195ch).

Si la Cabster avait échoué, la Barquette trouvera sa cible. Véritable voiture de course pour la route, comme la Berlinette, elle allait encore plus loin dans ce concept, intégrant les intempéries au plaisir de la conduite automobile. Sa production fut stopée en 1999. La conception d'une nouvelle version débuta fin 2002. Evolution design, nouveau moteur (206 RC - 180ch), elle ne verra malheureusement jamais une concession.

En effet, l'usine a cessé son activité de construction de voitures le 6 décembre 2003 au soir, après la remise des prix du Trophée Echappement 2003. Cependant cela ne signifie pas la fin de la marque, qui va en effet perdurer afin d'assurer l'entretien des quelques 300 voitures construites (tableau récapitulatif de la production). De plus, la société se consacrera désormais à la restauration de véhicules anciens. La marque cesse la construction des berlinettes, pour des raisons financières et non d'homologuation. Le proto de Barquette fut tout de même terminé pour rejoindre directement le musée de Lohéac, aux côtés de la Cabster, autre exemplaire unique de la marque aux épis de blé.

L'Hommell RS2 restera donc le dernier modèle des irréductibles Bretons. Chant du cygne du constructeur-artisan de Lohéac, elle donne également l'occasion de jeter un coup d'oeil dans le rétro. Au départ, l'Hommell se voulait une descendante moderne de la glorieuse Alpine A110 des années 60. Il est certain que la Berlinette Hommell difère de la Berlinette Alpine. Avant tout, l'époque n'est plus la même, ni le but recherché. Chez Alpine, il fallait ratisser large pour vendre le plus possible, moquette et radio faisait partie de l'équipement. Ici, c'est une niche qui est occupée ; une élite qui a ses critères et ses normes.

>>> Retrouvez la Hommell RS2 sur le site de notre partenaire
L'Automobile-Sportive.com >>>


Reour en Page d'acceuil >>>