La Compétition pour l'Image

 

En 1992, Venturi rachète l'écurie Larrousse de Formule 1 pour créer l'écurie Central Park Venturi Larrousse. Le châssis est un Lola LC 92 rebaptisé du nom de Venturi LC 92. Motorisée par un 3,5l Lamborghini atmosphérique, l'écurie se classera 11e sur 13 au championnat avec 1 point (obtenu par Gachot à Monaco) , terminant 10 fois sur 16 courses. Le premier pilote, Bertrand Gachot, se qualifiera souvent autour de la 13e place, mais ne concretisera que rarement en course. Le potentiel est donc bien là, la voiture souffre simplement d'un certain manque de développement.

Malheureusement, la crise ne laissera pas le temps au Français de parfaire leur monoplace : la F1 est abandonnée nette à la fin de la saison. Les résultats ne sont pourtant pas en cause, mais l'entreprise ne vend pratiquement plus de voitures de série et si la Formule 1 apporte des retombées bénéfiques, celles-ci coûtent cher.

La même année, en 1992, Venturi présente officiellement au CIA (Centre International de l'Automobile) à Pantin, une Venturi 400 Trophy de plus de 400 chevaux au style Ferrari F40. En effet, en 1991, un certain Stéphane Ratel (aujourd’hui créateur et promoteur du Supercar Rally) a eu l'idée de créer une compétition monotype, le Venturi Gentleman Trophy. Venturi développe alors un modèle dans ce but : la 400Trophy. La base est la Venturi 260, mais son châssis est allongé et son moteur profondément modifié. Plus tard, elle se dérivera pour s'attaquer aux 24h du Mans en 400 GTR, 500 LM, 600 LM, et même en une version 600 SLM (650 chevaux) ! Gérard Godefroy a laissé aller son crayon pour réaliser sur la base du coupé un monstre de circuit (moteur V6 BiTurbo à la préparation signée EIA) qui sera la dernière contribution de Claude Poiraud à la marque qu'il a créée. En désaccord avec la politique menée en Formule 1, il quittera Venturi en avril 1992 pour aller chez Hobbycar au moment où le Gentlemen Drivers Trophy démarre.

Ce trophée, qui est une idée intéressante, a sans doute sauvé Venturi en cette période où les voitures de sport voient leur marché se réduire comme une peau de chagrin. Le principe est assez simple : il vend des saisons de courses clé en main, toutes les voitures étant transportées et entretenues par l'usine.

Ce trophée est un succès tel, que dès la première année il faut répartir les voitures dans des groupes en raison de leur nombre important. Au total, 72 voitures seront construites, qui peuvent être transformées en routières d'exception en fin de saison si le client le désire.

Mais la firme ne vend presque plus de voitures. Alors la famille Primat Schlumberger, qui soutient la firme contre vents et marées depuis 1989, s'inquiète et tranche dans le vif : changement de PDG et arrêt de la Formule 1 sont les premières mesures prises. Un plan de restructuration est engagé conduisant à des licenciements à la fin de l'année 1992.

Venturi vit alors de la course grâce au Gentlemen Drivers Trophy.

Deux 400GTR et la 500LM

En 1993, la course va s'intensifier chez Venturi depuis que les 24 Heures du Mans s'ouvrent aux GT. La marque décide donc de faire débuter le coupé en compétition. La Venturi 500 LM est présentée en février 1993, toujours équipée du moteur V6 PRV, mais dont la puissance est portée par EIA à 480 chevaux. Sur les 7 voitures engagées aux 24 Heures, 5 termineront l'épreuve. Ce beau résultat va inciter la marque, toujours par clients interposés, à récidiver en 1994. Mais la réussite n'est pas au rendez-vous. Pourtant cette année-là restera une bonne année sportive pour Venturi grâce à la renaissance des courses GT organisées par le trio du BPR, Jürgen Barth, Patrick Peter et Stéphane Ratel. Face à des Porsche et Ferrari très bien préparées, les nouvelles Venturi 600 LM remportent les 4 Heures de Dijon avec Ferté-Neugarten et les 1000 Km de Paris avec Pescarolo-Basso. 1994 est également l'année de la présentation de la nouvelle Venturi 400 GT capable d'approcher les 300 Km/h et devenant ainsi la voiture française de (petite) série la plus rapide de l'histoire, avec des accélérations foudroyantes (22 secondes au 1000 mètres départ arrêté).

Depuis son arrivée sur la scène internationale en GT, Venturi ne s'est jamais impliqué directement dans cette compétition, se contentant de construire des machines de course pour des clients.
Pourtant après l'échec des voitures privées aux 24 heures du Mans 1994, Hubert O'Neill, alors patron du petit constructeur français, décide de lancer officiellement Venturi dans la bataille avec la 600 SLM.

En mars 1995, un nouveau PDG apparaît aux rênes de l'entreprise : Hubert O'Neill. Pour la troisième participation de la marque aux 24 Heures du Mans, Hubert O'Neill décide de changer de stratégie et l'usine s'implique directement avec la Venturi 600 SLM, et non plus par l'intermédiaire de clients. Denis Morin, pilote Elf 1978, est le nouveau responsable compétition.

Le potentiel est là, mais les résultats de la voiture sont moyens. De même, les Venturi 600 SLM pâtiront toute cette saison 1995 de leur manque de développement en championnat GT même si à Montlhéry, les Gentlemen Drivers Graham-Birbeau-Faraut enlevaient la victoire en groupe GT1.

Entre 1992 et 1995 environ, plus de 80 voitures destinées à la compétition ont été fabriquées. Même si le châssis est le même, des différences notables existent par rapport aux voitures destinées à la route :

- Carrosserie en carbone-kevlar au lieu de fibre de verre,

- Moteur plus puissant : V6 BiTurbo de 400 à plus de 600 ch.

La plupart de ces Venturi de compétition couraient au sein d'écuries privées.

 

Par la suite et aujourd’hui encore, on peut voir courir notamment aux 24H du Mans des Venturi Atlantique 300 BiTurbo GTR modifiés par l'usine.



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