Atlantique 300 Turbo
En 1992 apparaît donc la 400 Trophy, dont sera ensuite dérivée la 400 GT. La gamme des Coupé 210 et 260 a, elle, 6 ans, et commence à accuser le coup face aux nouveaux modèles de Ferrari et de Porsche. Une nouvelle génération de Venturi est donc mise en route.
L'événement le plus significatif de lannée 1995 restera donc la présentation de la nouvelle Venturi Atlantique 300, dont le parrain est Paul Belmondo, pour le plus grand plaisir des amoureux de la marque et des autres.
Car une nouvelle fois Gérard Godefroy a visé juste : l'Atlantique 300 a bien sa place parmi les plus belles grand-tourismes du moment. Du coupé bien connu elle reprend le pare-brise et l'intérieur, doté toutefois de nouveaux sièges et petits aménagements. Phares et feux sont nouveaux et les plus observateurs auront remarqué que les vitres de portes sont dépourvues de cadre. Les journalistes essayeurs, même les moins cocardiers, sont enthousiasmés et ne lui reprochent que peu de défauts qui ne sont pas très importants.
La plate-forme est celle, allongée et toujours excellente, de la 400 GT. Pour le moteur, on récupère le V6 PRV de 3 litres qu'on trouve dans la Renault Safrane. Sa puissance, grâce à un calculateur Siemens, grimpe jusqu'à 281 chevaux. Suralimenté, il s'apparente, comme c'était le cas pour l'ancienne version, au propulseur de l'Alpine équivalente, l'A610 Turbo. Celle-ci n'a plus longtemps à vivre, Renault veut arrêter la production.
La Venturi Atlantique 300 le temps d'un essai est une véritable réjouissance. C'est une auto aux lignes fluides et harmonieuses. Son aérodynamique parle avec un Cx de 0,31. Sa conception est moderne, la réalisation soignée autour d'un châssis en acier mécano-soudé reprenant l'empattement plus généreux de la 400GT.
Le comportement de lAtlantique présente beaucoup de caractère : les amateurs de sportives pures se régaleront de la direction directe dans les enchaînements de virages. Le roulis quasi inexistant, au même titre que les autres mouvements de caisse et léquilibre parfait invitent toujours à élever la cadence. Au final, on retient lefficacité remarquable et les sensations de conduite, laquelle nest pas assistée par des systèmes électroniques comme beaucoup de ses concurrentes : une belle façon dassumer son rôle de sportive.
Si tout le monde accorde à l'Atlantique 300 une ligne superbe, une tenue de route exceptionnelle, et un intérieur de grande qualité, personne ne manque de remarquer les manques de ce moteur. Certes, il offre à la voiture d'excellentes performances, avec notamment des reprises qui resteront dans les annales, mais il est vide à bas régime, son turbo souffre d'un temps de réponse trop lent... bref, il a vieilli.
Heureusement arrive le nouveau V6 2,9l P-R. Dès 1997, Venturi (par l'intermédiaire de Alvan Motors Belgique) va le retravailler en lui montant non pas un, mais deux petits turbocompresseurs (Aerodyne Research et non plus Garrett), suivant en cela la même démarche que Porsche avec sa 911 Turbo. Le choix de 2 turbos permet d'annuler le temps de réponse qui était désagréable de subir au volant sur la précédente version. Certes, si on observe les chiffres bruts, l'ancienne apparaît bien plus avantageuse au niveau du couple : 42.9 m/kg à 2500 tr/min au lieu de 40.2 m/kg à 3800 tr/min. Pourtant, à l'usage, le nouveau moteur est bien plus agréable. Certes un peu plus basse, la courbe de couple est surtout beaucoup plus plate, et la voiture apparaît bien transfigurée par ce nouveau moteur. Malheureusement, la voiture manque un peu de mise au point, les turbos sont mal implantés, font chauffer les pneus, et il n'est pas rare que la belle devienne une "bête" atmosphérique...
LAtlantique 300 BiTurbo est ainsi le dernier modèle sorti par la firme. Esthétiquement très réussi, il allie le luxe, et la sportivité avec un moteur V6 310 chevaux accompagné par 2 turbos à géométrie variable.
Les performances sont ainsi spectaculaires : 285 km/h en vitesse de pointe, des reprises fulgurantes et une souplesse à toute épreuve, voilà le pedigree de cette super sportive française.
A laccélération, les sensations offertes distancent celles de la plupart des GT. Le chronomètre ne tarde pas à en donner la preuve irréfutable : le 0 à 100 km/h seffectue en 4"7, soit 8 dixièmes de mieux quune Porsche 911 Carrera. Lors de tels départs éclairs, les pneus font preuve dune adhérence exceptionnelle. De plus, le 1000 m départ arrêté en 23"6 rivalise avec celui dune Chrysler Viper GTS ! De 100 à 140 km/h en 4e, lAtlantique 300 réclame 4"0 tout juste et se permet ainsi de faire jeu égal avec la TVR Cerbera 4,5 l (414 ch et 52,5 mkg) Les Venturi ont toujours été championnes en matière de reprises et ce modèle confirme la règle, son poids contenu (1294 kg) ny étant pas étranger.
Enfin, la qualité de finition est remarquable, avec des boiseries fines et une sellerie cuir.
On se demande bien quels sont les défauts
dont souffre la Venturi : en fait, ce sont les mêmes qu'au début :
une commande de boîte un peu caoutchouteuse, et de petits défauts
de finition. Bien peu de choses en fait... mais un réel déficit
d'image.
A noter qu'une version atmosphérique (194 puis 210 chevaux) équipée d'une boîte automatique était disponible. Dénommée simplement Venturi Atlantique, elle recevait une une boîte ZF 4HP20, à quatre rapports et commande hydraulique.
Venturi laisse aux Porsche et autres Ferrari, dont la notoriété est inattaquable, les amateurs dimage. Mais au regard de ses dernières performances et des sensations de conduite offertes, lAtlantique est tout ce quil y a de plus recommandable. Dautant quelle permet déchapper à lachat type du segment. Ce qui rejoint lexclusivité, tellement convoitée par les amateurs de GT.
LAtlantique 300 est donc le chant du cygne de la marque. Le châssis n'est plus étudié et développé par Claude Poiraud qui a quitté la société en avril 1992. Heureusement, Gérard Godefroy officie toujours sur le style et c'est tant mieux
Suite Projet de 300 Cabriolet
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